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Into The Wild


Des photos retrouvées dans l'appareil photo de Christopher McCandless ainsi que sa plaque commémorative
Des photos retrouvées dans l'appareil photo de Christopher McCandless ainsi que sa plaque commémorative

Je suis tombée sur la toute fin de ce film sorti en 2007 en zappant avec ma télécommande l’été dernier (cet article a été initialement publié le 9 septembre 2013), cherchant désespérément quelque chose à me mettre sous les yeux. J’ai débarqué tellement tard que j’ai juste pu voir la dernière photo contenue dans l’appareil photo de la personne sur qui le film en question est centré.

Cet homme, c’est Christopher McCandless, né le 12 février 1968 à El Segundo (Californie), et décédé le 18 août 1992 sur la piste Stempede (Alaska), plus précisément dans un bus abandonné. Les quelques phrases qui apparurent sur l’écran me firent penser qu’il devait s’agir d’un film inspiré d’une histoire réelle, et étant particulièrement friande de ce genre cinématographique, j’ai eu envie de me pencher sur cette histoire. Mais avant de chercher à voir le film lui-même, je souhaitais savoir de quoi il retournait. Au fur et à mesure de mes recherches, j’ai découvert que le film « Into The Wild » est conforme à 95% avec le livre « Voyage au bout de la solitude » écrit par Jon Krakauer, qui lui-même a tenu à être le plus près possible de la réalité, aussi a-t-il entrepris d’effectuer tout un travail digne d’un détective privé afin de réunir tous les éléments qui lui permettraient de raconter la vie de Chris au plus proche de la réalité, et notamment les deux dernières années, à partir du moment où son épopée commença. Tout cela m’a donné une envie irrépressible de voir le film.

 
Mais de quoi s’agit-il, au juste ? Christopher McCandless était un jeune homme qui, tout juste diplômé de l’université et promis à un brillant avenir, a décidé du jour au lendemain d’abandonner toute civilisation, pour trouver la liberté et l’indépendance, fuir la réalité, découvrir son idéal spirituel. Ce film m’a remis en mémoire un autre film du même acabit que j’ai énormément apprécié, à savoir « Seul au Monde », ou la quête d’un homme pour sa survie. A deux grosses différences près : Chris a choisi sa destinée, et surtout il s’agit d’une histoire vraie. Il avait tout pour vivre le rêve américain, mais il balaya du revers de la main cet avenir trop lisse pour lui, pour atteindre son objectif ultime : s’établir tout seul dans le fin fond de l’Alaska, et vivre indépendamment dans la nature, comme il pensait y trouver le bonheur. Son périple dura 2 longues années, durant lesquelles il passa de petits boulots en petits boulots afin de se faire quelques économies, avant de se faire prendre en stop pour rejoindre l’Alaska tant espéré. L’homme qui l’y déposa fut le dernier à le voir en vie, et c’est précisément cet homme qui incarne son propre rôle au sein du film, ce qui confère à ce film une dimension au plus proche de la réalité. Emile Hirsh, dans la peau de Chris, est d’une conviction plus que surprenante dans son rôle, et il y a donné de sa personne pour rendre les images le plus réaliste possible. Il a en effet perdu 20kg au fur et à mesure du tournage, la différence entre son apparence en début et en fin de film témoigne on ne peut mieux de ce par quoi Chris est réellement passé. Pour l’anecdote, la famille de Chris permit à Emile Hirsh de porter la véritable montre de Chris pour le film.

Durant son voyage, Chris a tenu un journal qui fut retrouvé dans ses affaires, c’est ce qui permit de boucler la boucle pour que Jon Krakauer, auteur du livre dont Sean Penn s’est plus qu’inspiré pour son film, puisse établir avec précision son parcours. Ca, puis les témoignages des personnes ayant croisé son chemin, avant qu’il ne se retrouve en Alaska. Des photos, qu’il prenait de lui-même avec son appareil photo, donnent des précisions encore plus nettes quant à sa façon de vivre. On y constate qu’il avait appris à chasser avec une carabine, il a posé à plusieurs reprises avec ses trophées de chasse, on y voit également qu’il savait monter un camp de fortune pour pouvoir survivre, et qu’il était extrêmement fier de ce à quoi il parvenait, car en effet, la fierté se lit dans chacune de ses photos. Jusqu’à la dernière de la pellicule, dont on ignore la date exacte, le représentant assis devant son fameux bus, le sourire jusqu’aux oreilles, l’air heureux. Avait-il pu atteindre son but spirituel avant de terminer tragiquement ?

Le SOS écrit par Christopher McCandless sur son camion
Le SOS écrit par Christopher McCandless sur son camion

Sa fin, elle est sujette à controverses, plusieurs versions sont connues mais toutes en viennent à la même conclusion finalement : il a mangé quelque chose qu’il ne fallait pas. Dans le film, Chris incarné par Emile Hirsh, mange par erreur des graines d’une plante très proche de celles de la pomme de terre sauvage, il s’est empoisonné au point de ne plus pouvoir digérer sa nourriture, et Sean Penn a lourdement insisté sur cette agonie. Dans le livre, il est relaté que les graines qu’il a mangé étaient comestibles, mais qu’elles étaient recouvertes d’une moisissure toxique. Quoi qu’il en soit, c’est une petite quinzaine de jours seulement que le corps de Chris sera retrouvé dans le bus grâce à un SOS qu’il a placardé lui-même sur une des vitres, par des chasseurs d’élans. Chris, avant de mourir, avait pu prendre le temps de se couvrir dans son sac de couchage, sa tête dépassant de celui-ci. Comme dans le livre. Comme dans le film. Christopher McCandless aurait pu être sauvé, s’il avait tenu une quinzaine de jours supplémentaires… Ou s’il avait pu atteindre le premier refuge qui lui aurait sauvé la vie, à seulement 35km du bus. Mais connaissait-il seulement son existence… Cela dit, il savait très certainement que son périple devrait prendre fin à un moment ou à un autre car dans ses affaires retrouvées dans le bus, il y avait 300$. A quoi auraient-ils bien pu servir, si ce n’est à retrouver la civilisation ? Dans le film, Sean Penn a imagé un Chris rêvant de retrouver les siens. Le véritable Chris a-t-il pensé à ces parents et à cette sœur qui n’avaient aucune idée de l’endroit où il se trouvait ? Depuis son départ en 1990, jusqu’à sa mort en 1992, il ne leur donna jamais quelconque nouvelle.

Au sujet du bus, que faisait-il sur la piste Stampede ? La piste Stampede a été créée en 1930, elle a été partiellement transformée en route en 1961 par la compagnie Yukan qui a acquis 3 autobus hors d’usage pour les transformer en logement temporaire, le temps de terminer les travaux. Deux des autobus furent rapatriés à la fin des travaux, mais le 3ème resta sur place, et c’est dans celui-ci que Chris a vécu durant 112 jours. La question est : qu’aurait-il fait s’il ne l’avait pas trouvé ? On peut supposer plein de choses… Dans son journal, il l’a nommé le « Magic Bus », ce qui souligne l’importance de cet engin pour lui, qui l’a abrité et lui a permis de se faire du feu pendant ses presque 4 mois de présence dedans. A en croire ce fameux journal, il ne s’en éloignait jamais vraiment à partir du moment où il l’a trouvé, juste assez pour pouvoir se sustenter. Christopher McCandless a sacrifié sa vie dans sa recherche d'idéal. Combien aurait aimé avoir le courage de faire de même? Combien l'ont fait réellement? Car je suis persuadée qu'il ne fut pas le seul, et que la liste va encore s'allonger.

La carte d'identité de Christopher McCandless
La carte d'identité de Christopher McCandless

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