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Jack l'Eventreur


Une représentation de Jack l'Eventreur par Davepalumbo (DeviantArt)
Une représentation de Jack l'Eventreur par Davepalumbo (DeviantArt)

L’histoire commence en 1888 dans un quartier pauvre en Angleterre portant pour nom Whitechapel. 5 prostituées y furent assassinées par éventration. Les enquêteurs de Scotland Yard qui se sont penchés sur cette histoire n’ont jamais su s’il s’agissait d’une personne ou d’un groupe de personnes, et son ou leur identité reste toujours un mystère. Toujours est-il que de nombreux auteurs et des artistes se sont penchés sur les meurtres les plus connus de Whitechapel. Pour ce qui est du nom "Jack the Ripper", ou "Jack L’Eventreur" en français, il n’a pas été prouvé que ce soit le tueur lui-même qui se le soit donné. Si tant est qu'il était seul, car même cela, on ne peut en être certain.

 
C’est Mary Ann Nichols qui fut la première victime de Jack the Ripper, elle fut assassinée le 31 août 1888. Et c’est Mary Jane Kelly, la plus jeune de toutes les victimes de Jack the Ripper, qui fut la dernière victime officielle, elle est morte le 9 novembre de la même année, horriblement mutilée. Les points communs entre toutes ces femmes ? Le fait qu’elles étaient des prostituées du quartier de Whitechapel, l’un des quartiers les plus pauvres de Londres, est le premier. Le second, elles avaient toutes atteint la quarantaine, hormis Mary Jane Kelly qui avait 25 ans. Le troisième, elles furent assassinées dans des lieux publics, des trottoirs ou des cours d’immeuble, encore une fois cela fut néanmoins différent pour la dernière victime. Le quatrième, elles ont été égorgées, l'Eventreur retirait ensuite les viscères puis les déposaient sur sa victime ou les emportaient pour les envoyer ensuite à la police avec une lettre vraisemblablement écrite de sa propre main. Seule la troisième victime, Elizabeth Stride, ne fut pas éviscérée, on imagine que l'Eventreur n’en eut pas le temps. Le dernier, elles ont toutes été tuées de nuit, dans des lieux faiblement éclairés. Pour ce qui est de la dernière victime officielle, Mary Jane Kelly, elle reçut un traitement différent des quatre autres. En effet, elle fut tuée dans un endroit clos, à savoir une chambre d’hôtel qu’elle louait à Miller’s Court, elle était presque totalement démembrée et son cœur ne fut jamais retrouvé, mais ses vêtements avaient été pliés et rangés.

"Le Secret de Mary Jane Kelly", de Philippe R. Welté
"Le Secret de Mary Jane Kelly", de Philippe R. Welté

Certaines questions restent encore aujourd’hui sans réponse, comme le mobile de l'Eventreur, la façon dont il choisissait ses victimes, et pourquoi s’est-il arrêté après le meurtre de Mary Jane Kelly. Jamais aucun enquêteur ne réussit à trouver les réponses à ces questions, et nombre de personnes ont rédigé des livres à ce sujet, chacun donnant sa théorie, plus ou moins vraisemblable. Il parait que le fantôme de Mary Jane Kelly serait apparue à un auteur de l’un de ces livres, à savoir Philippe R. Welté, qui décrit ce qu’il pense être la vérité dans un livre portant pour titre « Jack l'Eventreur : Le Secret de Mary Jane K. », comportant une préface rédigée par Pierre Bellemare. Il semblerait qu’il ait rencontré le fantôme de la dernière victime officielle de l'Eventreur, et qu’elle lui ait décrit ce qui s’est réellement passé. Y croire ou ne pas y croire ? Telle est la question, toujours est-il que ce livre, sorti le 11 octobre 2006, est très difficile à trouver car il n'existe apparemment qu'en 1000 exemplaires. Nous disposons néanmoins de son résumé, qui reste facilement trouvable sur Internet :
 
Entre le 31 août et le 9 novembre, cinq prostituées sont sauvagement massacrées par un meurtrier insaisissable. Devant l'inefficacité de Scotland Yard, la peur et la paranoïa s'empare de la capitale britannique. Tout le monde devient suspect. Les arrestations se multiplient, mais rien n'y fait. Celui que l'on surnomme Jack l'Eventreur a toujours une longueur d'avance sur la police. Aux premières heures du 9 novembre, il va commettre un dernier meurtre d'une sauvagerie rarement atteinte avant de disparaître définitivement. Considérée depuis toujours comme la clé de cette énigme, Mary Jane Kelly, une jeune beauté rousse de vingt-cinq ans, est la cinquième victime officielle de Jack. Derrière le secret de sa disparition se cache aussi celui du meurtrier le plus mythique de tous les temps. En dévoilant une piste jusque lors jamais explorée, Philippe R. Welté aboutit à une hypothèse à mille lieues de toutes les précédentes. Une hypothèse inédite des plus fascinantes qui apporte enfin des réponses possibles aux nombreuses zones d'ombre demeurées inexpliquées à ce jour.

Intéressons-nous maintenant au cas d'un peintre Allemand répondant au nom de Walter Sickert. Non je ne vais pas vous parler de peinture, enfin presque pas. En effet, Walter Sickert s'est intéressé en 1907 au meurtre de Camden Town, a peint sa propre vision de la scène, et c'est ce qui le relie à la légende de Jack l'Eventreur.

Je vous propose le tableau en question ici. On y voit un homme semblant triste auprès d'une femme dénudée et allongée sur un lit, semblant morte vu la blancheur de sa peau. Mais les informations ne s'arrêtent pas là. Il y a également le fait que Sickert croyait habiter dans le même logement que l'Eventreur lui-même, selon sa propriétaire qui suspectait un locataire précédent d'être l'Eventreur. Un auteur, Stephen Knight, annonce en 1976 dans son livre intitulé "Jack The Ripper : The Final Solution", que Sickert aurait été complice des meurtres commis par Jack l'Eventreur, tenant l'information d'une personne déclarant être le fils illégitime de Sickert. Un autre auteur, Jean Overton Fuller, a quant à lui annoncé en 1990 dans son livre "Sickert And The Ripper Crimes", que Sickert serait lui-même Jack l'Eventreur. Aucun des spécialistes de l'Eventreur n'a cru à ces allégations.

Mais ce n'est pas pour autant que les "rumeurs" ont cessé puisque l'auteur Patricia Cornwell a annoncé en 2002, dans son livre "Jack L'Eventreur : Affaire Classée - Portrait D'Un Tueur", toute une théorie qui prouverait que Sickert serait cet homme dont l'identité n'a jamais pu être établie. Elle parle dans son livre de comparaisons d'ADN notamment, s'étant procuré l'ADN de Sickert, ainsi que les enveloppes et les timbres des lettres écrites et envoyées à Scotland Yard, soit disant par Jack l'Eventreur lui-même. Cela dit, n'oublions pas que ces fameuses lettres ne seraient qu'un canular selon la plupart des experts en matière, y compris Scotland Yard. Ceci ne prouverait en aucun cas que Sickert est le tueur, ne constituant pas des preuves suffisantes pour pouvoir l'affirmer. Cornwell s'est également appuyée sur le mobile des meurtres, arguant que Sickert avait une malformation du pénis, l'empêchant d'avoir des relations sexuelles, ce qui l'aurait poussé à tuer des femmes par vengeance. Seulement, Sickert a eu plusieurs épouses, ainsi que des maîtresses, et même plusieurs enfants. Alors que penser?

Je vous propose à présent de nous pencher sur les victimes elles-mêmes, afin de vous informer de ce qui leur est arrivé. Je vais décomposer les données comme suit :

* Les victimes avérées :
1. Mary Ann Nichols
2. Annie Chapman
3. Elizabeth Stride
4. Catherine Eddowes
5. Mary Jane Kelly

* Les victimes supposées :
1. Martha Tabram
2. Alice McKenzie
3. Frances Coles

* Les victimes peu probables :
1. Annie Millwood
2. Ada Wilson
3. Elizabeth Jackson

Victime avérée n°1 : Mary Ann Nichols, née Mary Ann Walker, née en 1845, morte le 31 août 1888. Elle a eu la gorge tranchée par deux fois, et un gros hématome au niveau de la mâchoire à cause de la pression d'un pouce, ce qui signifie qu'elle a été étranglée avant d'avoir été égorgée. Une blessure profonde de 6-7cm se trouvait sur le côté gauche de son corps, causée par une lame, et il y avait aussi de nombreuses blessures au bas-ventre.

Victime avérée n°2 : Annie Chapman, née Eliza Anne Smith, née en 1841, morte le 8 septembre 1888. Par les signes d'asphyxie visibles, on constate aisément qu'elle aussi a été étranglée avant d'avoir été égorgée. Par aillurs, un mouchoir dissimulait son cou au moment de la découverte du corps, pour cacher le fait que la tête ne tenait plus que par quelques infimes tissus. Elle a été éventrée, ses intestins posés autour de son épaule gauche, mais de ses viscères manquaient à l'appel l'utérus, les 2/3 de la vessie et la partie supérieure du vagin.

Victime avérée n°3 : Elizabeth Stride, née Elizabeth Ericsson, née en 1843, morte le 30 septembre 1888. Elle a été égorgée par une lame courte et épaisse, mais n'a pas été éviscérée, ni étranglée.

Victime avérée n°4 : Catherine Eddowes, née en 1842, morte le 30 septembre 1988. Elle a d'abord été étranglée, puis égorgée, de la gorge jusqu'au pubis. Son visage a été très meurtri, le lobe de l'oreille droit, les paupières, le nez et les joues n'ayant pas été épargnés. L'utérus et le rein gauche n'ont jamais été retrouvé.

Victime avérée n°5 : Mary Jane Kelly, née Marie Jeanette Kelly, née en 1863, morte le 9 novembre 1888. Elle n'a pas été étranglée, par contre elle a eu la carotide coupée. Elle a subi beaucoup de mutilations faciales, toute la cavité abdominale a été eviscéré, les organes génitaux découpés, les seins tranchés, les bras tailladés, les hanches et toute la surface de l'abdomen ont été complètement détachés du corps. Son coeur n'a jamais été retrouvé.

Le certificat de décès de Mary Jane Kelly
Le certificat de décès de Mary Jane Kelly

Victime supposée n°1 : Martha Tabram, également connue sous le nom Emma Turner, née Emma White, née le 10 mai 1849, morte le 7 août 1888. Son corps a reçu 39 coups de couteau mais elle n'a été ni égorgée ni dépecée.

Victime supposée n°2 : Alice McKenzie, née vers 1849, morte le 16 juillet 1889. Elle a reçu 2 coups de couteau dans le cou, ainsi que diverses incisions et son corps présentait également des ecchymoses.

Victime supposée n°3 : Frances Coles, morte le 13 février 1891. Des blessures derrière la tête montrent qu'elle a sûrement été jeté au sol. Elle a été égorgée au moins 2 fois, dans les 2 sens.

Victime peu probable n°1 : Annie Millwood, née vers 1850, victime d'une agression le 25 février 1888. Elle est morte le 3 mars, des suites de ses blessures.

Victime peu probable n°2 : Ada Wilson, née vers 1868, victime d'une agression le 28 mars 1888, elle y a survécu.

Victime peu probable n°3 : Elizabeth Jackson, née le 18 mars 1865, retrouvée en morceaux dans la Tamise entre le 31 mai et le 25 juin 1889. Impossible de donner la date exacte de sa mort, ni les circonstances.

Il y a un autre sujet que je trouve intéressant à aborder, à savoir la liste des suspects qui a été établie par Scotland Yard. Quelle stupéfaction d'y voir la présence de personnalités telles que Albert Edwards (Prince de Galles), Randolph Churchill (père de Winston), William Ewart Gladstone (qui devint Premier Ministre par la suite), ou encore Leopold II (Roi des Belges)! Je pense que durant ces années 1888-89, il régnait un climat de terreur tel que n'importe qui, même une grande figure de l'époque, devenait automatiquement un suspect potentiel. Et s'il s'agissait de l'oeuvre d'une personne lambda, connue de personne? En tout cas, une chose est sûre, c'est que suite à cette série de meurtres, avérés comme étant l'oeuvre de l'Eventreur ou non, il n'y eut plus ce genre de cas dans le pays.

PS : Toutes les illustrations de cet article, sauf le tableau de Walter Sickert et le représentation de Jack au début, sont extraites du carnet central du livre de Philippe R. Welté, que je remercie par ailleurs pour son autorisation, datant d'octobre 2008, de les utiliser dans cet article.

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