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Le code de la Bible


Une représentation de la Bible
Une représentation de la Bible

La thèse : la Bible est codée !



Kezako ? Il s'agit d'une découverte faite dans le texte hébreu de la Bible, en supprimant tous les espaces qui le composent, et en cherchant des ELS (séquences de lettres équidistantes) d'un ou de plusieurs mots.
 
Explication simple : le texte de la Bible, ses espaces supprimés comme dit précédemment, est lu avec un espacement de X lettres. Si on lit avec un ELS de +1, on lit toutes les lettres les unes après les autres. Si on lit avec un ELS de -1, on lit les lettres à l'envers. Si on lit avec un ELS +10, on ne prend qu'une lettre sur 10. Vous voyez, c'est simple ! Enfin, en théorie... car il a fallu attendre jusqu'en 1994 pour avoir la certitude que la Bible contient des codes ! Ainsi, trois personnes sont à l'origine de la découverte de ce système astucieux de codage : le professeur Eliyahu Rips (mathématicien), Doron Witztum (physicien) et Yoav Rosenberg (étudiant en informatique). Les trois hommes auraient prouvé l'apparition codée de 64 noms de rabbins et de grands sages du Judaïsme qui ont vécu entre l'an 1 et l'an 1000, accompagnés de la date de leur naissance ainsi que la date de leur décès, dans une matrice relativement courte de la Genèse (une matrice étant une partie du texte complet). L'estimation du hasard a été établie à une chance sur 2,5 milliards.


Eliyahu Rips
Eliyahu Rips

Et pourquoi a-t-on dû attendre 1994 pour découvrir ces codes, me demanderez-vous ? Eh bien tout simplement parce qu'en effectuant ce travail à la main, cela prendrait plusieurs centaines d'années. Or, dans les années 90, il existait (et existe toujours, d'ailleurs) un appareil bien pratique pour pouvoir le faire à la place de l'être humain, et des millions de fois plus rapidement : l'ordinateur ! Avec cette méthode, une folle découverte a été faite : notre passé, mais également notre futur, serait retranscrit dans la version hébraïque de la Bible. En effet, de la montée en puissance d'Hitler à la découverte de la relativité par Einstein, en passant par les attentats du 11 septembre et le krach boursier de 1929, tout y serait consigné. Je vous laisse vous faire votre propre idée en vous proposant un exemple, concernant le 11 septembre 2011 :

Un exemple de code
Un exemple de code

L'antithèse : Eh bien Moby Dick aussi...


Il y eut un véritable tollé suite à la découverte de ces fameux codes dans la Bible. D'un côté il y eut ceux qui y ont cru dur comme fer. Et de l'autre, ceux qui voulaient absolument prouver qu'il s'agissait seulement de foutaises. Dans la première catégorie, on a par exemple Michael Drosnin, journaliste et écrivain Américain, auteur de "La Bible : Le Code Secret", qui a déclaré dans le magazine Newsweek : "Si ceux qui me critiquent parviennent à trouver dans Moby Dick (le célèbre roman d'Herman Melville) un message codé annonçant l'assassinat d'un Premier Ministre, je les croirai."

Michael Drosnin
Michael Drosnin

Aussitôt dit, aussitôt fait. Ou presque ! C'est le professeur Brendan McKay qui relèvera le défi, et haut la main de surcroît ! Il a prouvé que dans ce fameux "Moby Dick" se trouvent, selon le même système d'ELS que celui qui a permis à la Bible de donner tous ses messages incroyables, les annonces de 9 assassinats de Premiers Ministres, qui sont les suivants :

Abraham Lincoln
Indira Gandhi
Dollfuss, Chancelier Autrichien
John Fitzgerald Kennedy
Léon Trotski
Martin Luther King
René Moawad, Président du Liban
Robert Kennedy, avec le nom de son assassin, Sirhan Sirhan
Yitzhak Rabin

Brendan McKay a ainsi prouvé que ces messages soit disant codés étaient en réalité du pur hasard, sans violation de lois de probabilités, et que l'on peut aisément trouver des codes du même genre dans n'importe quel texte, et dans n'importe quelle langue. Il l'a d'ailleurs prouvé sur des textes en Anglais, en Hébreu, en Russe et en Tchèque.

Brendan McKay
Brendan McKay

Il faut savoir que la probabilité de trouver un mot en ELS à partir d'un texte écrit au hasard décroît avec la taille du mot, ce qui paraît tout à fait logique. Par exemple, pour un mot de 3 lettres, on a une chance sur 10.000 de le trouver, tandis que pour un mot de 6 lettres il y a alors une chance de 100 millions, et une chance de 1000 milliards d'en trouver un de 9 lettres. Rips, Witztum et Rosenberg avaient donc tort en affirmant que des codes véritablement élaborés ne pouvaient se trouver QUE dans la Bible. Cela dit, ils ont peut-être raison en disant que le nombre de noms se rapportant à une même chose (ici je parle des 64 rabins et sages qu'ils y ont trouvé) est plus fréquent dans la Bible que n'importe où ailleurs. Il faut aussi dire que l'apparition de phrases est quelque chose de vraiment rare, et Brendan McKay l'a constaté à ses dépends, en cherchant en ELS le mot "Oceans" dans "Moby Dick. Il a trouvé 13905 fois ce mot, ce qui est plutôt pas mal pour un mot de 6 lettres ! Il s'est également amusé à chercher des mots à côté qui pourraient former une phrase. Il est ainsi tombé sur "oceansholdjoy" (littéralement "Les océans détiennent la joie"), et a ensuite cherché quelle est la probabilité de tomber sur une telle phrase au hasard d'un ELS. Le résultat est surprenant : une chance sur 13,7 millions !

Synthèse :


Bien que le code de la Bible semble être en grande partie une fumisterie (car pour trouver des mots bien précis, il faut tout d'abord chercher un sujet bien précis, donc on ne les trouve pas vraiment par hasard finalement), il faut tout de même se rendre compte qu'il est possible que plusieurs livres puissent contenir de véritables codes. La phrase trouvée par Brendan McKay dans "Moby Dick", qu'il avait une chance sur 13,7 millions de sortir, semble en être la preuve. Je souhaite revenir aussi sur la raison pour laquelle c'est une version hébraïque de la Bible qui a été choisie en particulier pour faire les recherches en ELS. Car en effet, comme je vous l'ai dit plus haut, on peut très bien trouver des "codes" dans des livres écrits en n'importe quelle langue. La raison d'avoir choisi l'hébreu est donc la suivante : l'alphabet hébraïque se compose de 22 lettres, alors que l'alphabet roman en compte 26.

Dans un texte de même nombre de lettres, on a donc davantage de chances de trouver des "codes" dans un texte écrit en hébreu, que dans un texte écrit en roman. Exemple : un mot de 4 lettres a 2 fois plus de chances d'être trouvé en ELS dans un texte hébreu que dans un texte roman. C'est parlant, non ? Mais il y a aussi le fait que dans l'hébreu il n'y a quasiment pas de voyelles, car elles sont à deviner dans les mots composés quasi exclusivement de consonnes. Voila qui explique pourquoi nos 3 compères ont choisi une version hébraïque de la Bible pour effectuer leurs recherches. Pour finir, je vous apprendrai peut-être que des personnes comme James Price ont trouvé des "codes" négatifs dans la Bible avec la méthode de l'ELS, prouvant que l'on peut faire dire ce que l'on veut à un texte. Il a par exemple trouvé des phrases telles que "Dieu est détestable", ou encore "Haïssez Jésus". Il a même trouvé des contraires comme "Il y a un Dieu" et "Il n'y a pas de Dieu".

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